l'Édito
de Père Michel

février 2025
ESPÉRER ET OSER AGIR
« Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ; espère le Seigneur ». L’espérance nous tourne vers l’avenir ; c’est un désir et une attente du bien, d’un lendemain ou d’un avenir meilleur. Ce qui est extraordinaire avec l'espérance, c'est que sa présence change tout, même si en apparence rien ne change.
En cette année de grâce, année jubilaire et durant le temps favorable du carême, nous sommes invités chacune et chacun à faire nôtres ces paroles du Prophète Isaïe : « Le Seigneur m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux pauvres, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur ».
Le cœur des hommes et des femmes de bonne volonté est habité par l’espoir d’un monde meilleur, plus juste, plus durable, plus fraternel, comme le rappelle souvent l’Enseignement social de l’Église. Espérer mobilise et met en marche bien des personnes au service des autres et du bien commun.
La charité se réjouit de voir grandir l’autre, elle souffre quand l’autre est en souffrance, seul, malade, sans abri, méprisé… Retenons que la charité, quand nous la vivons dans l’attention et la compassion à l’égard de chacun, est la plus haute expression de notre foi et de notre espérance. Et le Pape nous invite à vivre concrètement l’espérance auprès des publics fragiles, et à devenir « des signes tangibles d’espérance pour de nombreux frères et sœurs qui vivent dans des conditions de détresse ».
Voilà qui nous invite à vivre ce temps en prenant soin de ceux qui se trouvent dans des situations et des conditions de souffrance, de solitude, de chômage, d’angoisse ; en donnant ne serait-ce qu’un sourire, un geste d’amitié, un regard fraternel, une écoute sincère, un service gratuit, un acte de charité et de solidarité.
En cette année 2025, l’action de solidarité découlant de nos efforts de carême au sein de notre communauté de paroisses des Terres et Eaux de Marmoutier sera orientée vers le diocèse d’Idiofa, dans la province du Kwilu, à l’Ouest de la République Démocratique du Congo. Il s’agira pour nous de contribuer à l’éducation des enfants et jeunes malnutris, sourds-muets, estropiés...se trouvant dans cette partie touchée fortement par la pauvreté et la précarité.
Bien plus, le dimanche 30 mars 2025 à Birkenwald, à l’occasion de la journée chantante pendant la messe interparoissiale, nous vivrons un temps fort du Jubilé 2025 “ Pèlerins d’espérance”. Nous vous invitons tous à y prendre part afin de témoigner de l'espérance qui habite en chacun et chacune de nous.
Père Michel MUKENDU MBAYABU
prêtre spiritain, curé de la Communauté de Paroisses
des Terres et Eaux de Marmoutier
l'Édito
de Claude Wender

avril 2025
Foi et Résurrection
« Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est sans valeur (1 Co, 15) ».
La Résurrection du Christ est l’objet même de notre foi. Depuis que l’Église existe, c’est vers la résurrection du Christ que se tourne toute sa pensée, toute sa prédication et toute sa vie liturgique.
La pierre du tombeau est la gardienne de la mort, mais la gardienne a failli à sa mission. La pierre est roulée sur le côté, elle n’est plus à sa place. Tel est tout notre Évangile.
Les artistes aiment à représenter la Résurrection, le moment même de la Résurrection ! L’Évangile n’a pas peint ce ou ces tableaux-là.
La Résurrection est un acte d’amour trop intense pour pouvoir être vu par quiconque. Le matin de Pâques les femmes se rendent au tombeau et le trouvent vide. Pierre et Jean arrivent. Pierre est l’homme de l’action, il vit les choses à fond, mais souvent sans bien les comprendre. Jean au contraire est l’homme de la contemplation. Jean voit les linges posés à part ; il voit, et il croit !
Chacun de nous a un peu de l’un et de l’autre. Regarder, ce n’est pas toujours voir. Il faut à notre action la vision pénétrante de celui qui s’arrête pour regarder et méditer, et ainsi fortifier notre espérance.
L’espérance ne déçoit pas (Rm 5,5). Elle a son pilier dans la foi en la vie éternelle.
Comme Pèlerins de l’Espérance, prenons donc du temps pendant ce Carême et tout au long de cette année jubilaire pour approfondir notre foi. Le diocèse de Strasbourg a édité et mis en ligne un riche et formidable outil de travail en ce sens.
Le souhait formulé par le Pape François en introduction de la Lettre du Jubilé résume le contenu dans le sillage même de l’apôtre Paul : « puisse l’espérance remplir le cœur de ceux qui liront cette lettre ».
Nous avons tendance à toujours retourner à nos inclinations naturelles, à mettre notre confiance dans les biens matériels et à chercher notre bonheur là ou le monde le place.
Le Christ ressuscité des morts puis apparu aux disciples, nous invite à tourner notre cœur vers les biens spirituels qui sont bien plus importants !
La résurrection de Jésus n’est pas simplement un heureux dénouement de sa mort tragique, elle marque le début d’un monde nouveau ; car si le Christ est ressuscité, ce n’est pas pour entrer tout seul dans la vie éternelle, c’est pour nous y faire entrer nous aussi avec lui.
Claude WENDER
diacre de la Communauté de Paroisses
des Terres et Eaux de Marmoutier
l'Édito
de Père Gérard

juin 2025
Merci pour un bout de chemin ensemble
Quand je suis rentré de l’Afrique de l’Ouest en 2014, je ne savais pas quels seraient les contours et les visages de la nouvelle mission qui m’était donnée de vivre. A présent, au moment de fêter mon jubilé de 50 ans de prêtrise, je vois le chemin parcouru. Ce qui habite mon cœur, c’est une grande reconnaissance, un merci d’abord au « Maître de la Moisson » qui m’a appelé hors de mon petit village lorrain pour tâcher d’être un de ses ouvriers. Un lien priant avec Lui permet de recevoir lumière et force pour vivre comme disciple et missionnaire. C’est aussi un grand merci pour tous les chemins de vie parcourus ensemble dans les « Terres et Eaux », pour les personnes rencontrées, chacune avec son histoire et son itinéraire propre.
Arriver
Venant d’une autre manière de vivre la mission, il m’a fallu d’abord « arriver » c’est-à-dire apprendre à connaître les personnes et les situations, la pastorale déjà engagée, les engagements des uns et des autres. L’accueil simple et vrai que vous m’aviez réservé m’a permis de m’insérer assez rapidement, grâce, parmi d’autres, au grand frère Edouard Brucker et à l’ancienne EAP des Eaux Vives. Et cela pour tâcher d’être présent, partager foi et espérance à la suite du Christ. Ce chemin s’est poursuivi avec la nouvelle configuration des « Terres et Eaux de Marmoutier. »
Aux grands moments de la vie
Notre tâche de prêtre nous assigne, d’ailleurs, à être présent aux grands moments de la vie humaine, la vie à ses débuts, lors des baptêmes, la vie en son choix fondamental, lors des mariages, et, enfin, la vie qui s’achève, lors des funérailles. J’ai été heureux de partager ces moments de la vie, avec ses joies, ses espoirs, aussi ses larmes et ses peines. C’est une grâce de partager cette part d’humanité, que nous savons habitée par une présence, celle du Christ.
Disciple de l’unique Prêtre avec d’autres
Cette mission de prêtre, je suis reconnaissant d’avoir pu la réaliser, le mieux possible, avec mes limites, mais toujours avec des confrères, bien différents les uns des autres comme les Spiritains peuvent l’être, mais attelés à une même tâche : dire l’Evangile aujourd’hui, en accompagnant les personnes, en les connaissant, en les rassemblant, et les invitant à poursuivre le chemin dans l’espérance.
Jeter à nouveau le filet
Le choix d’un nouveau pape, d’abord missionnaire au Pérou, est une invitation forte à poursuivre le chemin là où nous sommes aujourd’hui et aussi, dans des situations toujours nouvelles, oser jeter le filet de nouveau, à la suite du Christ.
Père Gérard MEYER
prêtre spiritain au sein de la Communauté de Paroisses
des Terres et Eaux de Marmoutier